Actualité
QUI FAIT LE PREMIER PAS DOIT FAIRE LE SECOND
Pierre Antoine, Aziyadé Baudouin-Talec, Alys Demeure, Damien Guggenheim, Laure Federiconi, Valérie Lemarquand, Gabriela Lupu, Antoine Proux et Pierre Tectin
Exposition du 19 au 28 janvier 2023 Le Tzara 27-31 rue Joseph Python 75020 Paris
Il semble enfin qu’il y ait à l’intérieur du proverbe quelque difficulté, quelque nœud qui exige, pour être saisi, que l’on considère d’abord ce proverbe dans son application et dans son jeu. Il ne se suffit pas à lui-même.
Jean Paulhan, «L’Expérience du proverbe», Œuvres complètes Tome II, Gallimard, p.177.
Dans les proverbes il y a toujours un couvercle sur le puits – mais seulement quand l’enfant s’est noyé.
André Jolles, «Formes simples», Le Seuil, p. 127.
La formule proverbiale fait mouche à condition de tomber à point nommé. Déplacée, elle trahit tout ce que la sagesse doit à la bêtise et ce que celle-ci contient de déroutant. Loin d’être figée, la stabilité de sa forme opère en anamorphose, tenant en réserve la surprise de son coup d’éclat. Déprise au sein même de la prise, son piège ouvre une perspective dérobée dans la Grande Coutume, comme une carte forcée dans un coin aveugle de l’Habitude. Fruit de l’expérience, son verdict balance entre succès inattendus et échecs reconduits. Il offre l’illusion d’une conclusion, fût-elle provisoire. Sans être à proprement parler une sentence (malgré sa tournure édifiante), on ne pourra cependant jamais rien opposer d’autre à un proverbe qu’un autre proverbe.