E(M+G+L+I) L= S(r+f+p+c+t+a)
Pierre Antoine, Alys Demeure, Damien Guggenheim, Valérie Lemarquand, Gabriela Lupu, Antoine Proux et Pierre Tectin
LAYERS EXPO
Sur une invitation de Maxime Blanpain
Rue de la Filature 1a (St-Gilles), 1060 Bruxelles
29 mai -19 juin 2021 Rue de la Filature 1a (St-Gilles) 1060 Bruxelles
Absorbé dans sa lecture, le lecteur oublie le livre qu’il tient. À l’inverse, à considérer l’objet, il suspend sa lecture. Le frontispice marque la frontière entre deux mondes qui s’ignorent, séparés d’une mince cloison de papier. Les titres qui s’affichent en couverture laissent peu à deviner ce qu’un livre peut contenir de potentiellement explosif, dangereux, licencieux, corrosif ou secret. D’autres lois y ont cours, que celles de la cité surveillent d’un mauvais œil. Les livres, fermés ou ouverts, tiennent une bonne place dans l’histoire des représentations artistiques. Comme des portes dérobées, ils indiquent des traversées de frontière, parfois clandestines, entre le visible et le lisible.
Paul Otlet (1868-1944) est un juriste, un bibliographe, un pacifiste et un utopiste belge. Inventeur de la C.D.U. (classification décimale universelle), toujours en usage aujourd’hui, il est aussi le père du fameux standard de 12,5 x 7,5 cm pour les fiches bibliographiques. Durant l’entre-deux-guerres, il crée le Mundaneum et développe le projet d’une Cité Mondiale, en collaborant notamment avec Le Corbusier. Paru en 1934 et depuis longtemps introuvable Traité de documentation, Le Livre sur le livre est l’ouvrage majeur d’Otlet en même temps qu’une préfiguration théorique d’Internet. L’intérêt pour Paul Otlet n’a cessé de grandir ces dernières années, particulièrement aux États-Unis, où son œuvre est comparée au « Web oublié du temps » (New York Times).